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Un plan B coté A+

Réfléchissant vite et travaillant fort, un couple d’éleveurs laitiers du Nouveau-Brunswick a bâti une nouvelle entreprise après la crise de la vache folle.

Quand la crise de la vache folle éclata au Canada en mai 2003, Ron et Lynn Beckwith comprirent qu’ils devaient réagir vite. Les ventes de bétail aux États-Unis, importantes pour leur ferme laitière, étaient suspendues pour une durée indéfinie.

« Nous ne nous attardons pas sur ce qui ne marche pas », dit Ron Beckwith, qui exploite une ferme avec son épouse Lynn, près de Second North River (N.-B.). « Nous préférons passer à autre chose. »

Pour compenser la disparition du débouché américain, ils adoptèrent deux changements. Premièrement, augmenter le nombre de vaches. Ils achetèrent 20 kilos de quotas supplémentaires, ce qui leur permit d’augmenter le troupeau à 80 laitières.

Deuxièmement, commercialiser plus de foin. Le couple vendait déjà du foin depuis quelques années et savait qu’il pouvait en tirer plus. Mais il lui fallait plus de terres pour cela.

« J’ai signé un contrat avec une grande ferme maraîchère, dit M. Beckwith. Elle pratiquait une rotation des cultures sur six ans, avec deux années pour du foin, qui ne l’intéressait pas vraiment. J’ai proposé de m’occuper du foin. »

LES CLIENTS PASSENT AU FOIN

Pendant des années, les Beckwith ont vendu du bétail au Maine et en Pennsylvanie. Depuis l’embargo, ses clients ont commencé à acheter du foin à la place. Le couple s’est aussi attaqué au marché du foin au Québec. Pour 2005, il compte expédier 3 000 tonnes de foin Timothy, pour quelque 150 000 $.

« Cela fait loin à aller pour du foin », dit M. Beckwith, à propos d’une ferme maraîchère près de Bouctouche (N.-B.), à une heure de chez lui. « Nous essayons de vendre le plus possible directement du pré, et nous avons loué des granges dans la région pour le stockage. Les camions ne manquent pas non plus pour le transport. »

En 2004, ajoutant une pièce de plus à la stratégie de remplacement du revenu, les Beckwith devinrent distributeurs régionaux d’une gamme américaine d’inoculants d’ensilage et de préservatifs pour du foin. Commencée modestement l’an dernier, l’activité a quadruplé en 2005. Ron Beckwith estime que les ventes ont décollé grâce à son propre foin. « Les gens ont bien vu la qualité de notre foin, dit-il, et tout le monde a voulu savoir comment nous nous y prenions. »

LA RÉOUVERTURE DES FRONTIÈRES

Les Beckwith se préparent à la reprise éventuelle des ventes de bétail aux États-Unis, mais pour le moment, ils sont bien trop occupés avec le foin.

« Le marché du foin ne se compare pas à ce qu’était le marché du bétail, » dit M. Beckwith. Mais en même temps, il s’harmonise très bien avec l’activité laitière et les produits d’ensilage exigent beaucoup moins d’investissement que les bêtes et rapportent de meilleures marges.

« Mais pour le moment, ce n’est pas sorcier ; nous continuons simplement de travailler là-dessus. »

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08/23/2010 11:37:59