Passionnés d’agriculture
Des étudiants de l’Université Laval partagent leurs connaissances sur l’agriculture et leur enthousiasme lors de cet événement annuel
La construction d’un pont solide entre les communautés urbaines et rurales au Canada pourrait bien être le projet de construction le plus long de l’histoire. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un nouveau défi, cela en est un que les étudiants et enseignants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) de l’Université Laval ont tenté de relever, non sans efforts, depuis les 27 dernières années. Et le 28e salon annuel de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation, intitulé « De l’arbre au panier, un chemin à découvrir », a fait beaucoup pour rapprocher le monde de l’agriculture des Québécois des centres urbains.
Ce salon qui s’est déroulé sur trois jours, au début de l’année à Québec, regorgeait d’occasions d’apprendre sur la production et le traitement alimentaires. Il s’adressait à un public de parents (30 à 40 ans) de jeunes enfants ou d’adolescents.
LES ÉTUDIANTS À L’AVANT-SCÈNE
Les étudiants de la FSAA ont joué un rôle de premier plan dans l’organisation. « Les étudiants forment un comité de direction pour organiser le salon de l’année suivante, explique David Cyr, président du salon de cette année, et ils font tout, de la sélection du thème près d’un an avant l’ouverture officielle, jusqu’au démontage des kiosques. »
Environ 12 000 visiteurs explorent, pendant trois jours, le salon qui occupe une superficie de 5 574 m2. « Environ 300 étudiants se portent volontaires et consacrent plus de 8 500 heures à l’événement, ajoute David. « C’est tout un défi à relever si l’on tient compte du travail que les jeunes doivent abattre en plus de leurs cours et de leurs études. »
La directrice des communications, Émilie Ouellet-Vallée, affirme que les étudiants sont très motivés. « Ils aiment relever ce défi et tirent profit de cette expérience tout en améliorant leur esprit d'initiative et leur motivation personnelle. Ces qualités sont hautement recherchées par les employeurs éventuels et l’interaction avec le public prépare les étudiants à leurs futures fonctions de conseiller agricole. »
« Les visiteurs du salon recherchent des renseignements concrets et impartiaux sur des sujets allant de la traçabilité aux OGM, déclare Émilie. Les étudiants en apprennent davantage sur les responsabilités et les rôles qu’ils joueront sur le marché du travail lorsqu’ils parlent avec les visiteurs du salon. »
Lorsque le salon a été organisé hors campus, il y a sept ans, RBC Banque Royale s’est proposée comme premier commanditaire principal. « La Banque croyait alors et elle le croit encore que l’expérience acquise par les étudiants profiterait à tous, tant à court qu’à long terme, affirme Gérald Pelletier, directeur régional, Agriculture et agroalimentaire, à RBC Banque Royale, région de l’est du Québec. Les étudiants mettent en pratique ce qu’ils ont appris en classe, et les consommateurs parfont leurs connaissances de l’industrie qui les nourrit. C’est une situation gagnante pour tous. » Par l’entremise de son réseau d'employés, RBC Banque Royale aide les étudiants à convaincre d’autres commanditaires à participer à l’événement.
ÉMERVEILLER LES SENS, FAIRE LE PONT
Le thème de cette année « De l’arbre au panier, un chemin à découvrir », a pour but d’amener les visiteurs des centres urbains à sentir, voir et toucher les produits de l’agriculture et à y goûter. Chaque kiosque est conçu par les étudiants et propose une expérience distincte en offrant quelque chose pour tous les goûts, y compris des viandes exotiques comme l’émeu ou le sanglier, des fromages artisanaux, du miel et des fraises. À chaque arrêt, les visiteurs apprennent comment les produits sont cultivés, traités et livrés à la table des consommateurs et il n’y a aucune raison de repartir affamés – les visiteurs peuvent faire un tour au petit marché du salon et rapporter leurs produits préférés.
De plus, la mini-ferme immaculée est toujours très populaire. Les gens sont portés à s’y attarder et à se renseigner sur leurs animaux préférés auprès des étudiants bien informés. Johan Fournel visite le salon chaque année. « C’est une occasion unique de poser des questions aux producteurs. Puisque c’est gratuit, tout le monde peut y aller et j’invite toujours toute ma famille » ajoute Johan. Steve Marchi habite à la ville avec sa femme et son fils. Il aime cet événement « parce qu’il y a tellement de choses à voir et que ce n’est ni trop long, ni trop répétitif ».
Madeleine Hayeur, éleveuse de porcs, participe chaque année au salon en tant qu’exposante, bien que le coût en soit élevé. Pour que son troupeau principal n’attrape pas de maladies, elle ne ramène pas les animaux qu’elle présente au salon. « Ma participation me donne une occasion de renseigner les gens de la ville sur l’élevage porcin et permet aux jeunes de participer, dit Madeleine. En me faisant complice de la cause des étudiants, j’ai la chance de rencontrer mes clients. »
Depuis 28 ans, la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation de l’Université Laval vise à rapprocher les consommateurs de leur source de vie : la nourriture. « Les consommateurs constatent qu’ils influencent la production agricole, car ils découvrent que les agriculteurs font tout en leur pouvoir pour offrir les produits que les consommateurs désirent », conclut David.
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