Les secteurs agricoles canadiens en plus forte progression
Au cours des cinq dernières années, les secteurs indiqués ci-dessous ont enregistré une hausse importante des revenus bruts agricoles.
Si les journaux et les réseaux de télévision nationaux constituent votre seule source d'information, vous n'aurez pas une vue d'ensemble de la situation agricole au Canada. Les médias urbains axant leurs reportages surtout sur les problèmes qui touchent l'industrie, les mauvaises récoltes et les mauvaises conditions des cultures, il est facile de penser que l'agriculture canadienne est en crise.
Même si l'on tient compte des défis que pose l'ESB, les faits nous montrent que la situation est tout autre. De nombreux secteurs de l'agriculture canadienne connaissent une croissance solide depuis de nombreuses années, et les producteurs du pays tout entier ont droit à leur part du gâteau.
Le Courrier AgriRoyal a demandé à la division Agriculture de Statistique Canada de lui fournir des chiffres sur les secteurs agricoles ayant enregistré une forte croissance au cours des cinq dernières années.
Rita Athwal, analyste auprès de Statistique Canada, a compilé les données provenant des recettes monétaires agricoles (revenus bruts agricoles), par secteur, entre 1998 et 2003, soit la dernière année pour laquelle Statistique Canada dispose de données complètes. Voici ce que Rita a découvert.
Pommes de terre : hausse de 40 %. Entre 1998 et 2003, les revenus provenant de la production de pommes de terre ont bondi de 40 %, pour une augmentation brute globale de 240 millions de dollars. « On a enregistré une croissance dans le marché du traitement, dans les exportations et la production canadienne, indique Mme Athwal. La superficie et le rendement ont augmenté, ce qui fait hausser les efforts de mise en marché. » Ce résultat est particulièrement intéressant pour les provinces qui produisent le plus de pommes de terre : l'Île-du-Prince-Édouard (20 %), le Manitoba (16 %) et l'Alberta (16 %).
Production porcine : hausse de 54 %. Les revenus tirés du bétail ont crû de 12 % dans l'ensemble, mais la production porcine a enregistré des résultats encore plus exceptionnels. Le résultat de 54 % est un peu exagéré comme l'année 1998, qui a été particulièrement mauvaise, a servi de base. Mais selon Mme Athwal, il est intéressant de noter que les revenus provenant de la production porcine en 2003 dépassent de 10 % la moyenne des cinq années précédentes.
Légumes en serre : hausse de 63 %. Durant la période visée, la production de légumes en serre (principalement des concombres, des tomates, des poivrons et de la laitue) a ajouté 245 millions de dollars en revenus. Les producteurs de l'Ontario et de la Colombie-Britannique ont respectivement contribué 50 % et 35 % des recettes monétaires agricoles du Canada pour les légumes en serres.
Agneau : hausse de 40 %. Entre 1998 et 2003, les revenus des producteurs d'agneaux sont passés de 570 millions de dollars à 855 millions de dollars. Comment ? « Ce n'est pas une question de prix », indique Mme Athwal, qui fait remarquer que les prix de l'agneau n'ont pratiquement pas bougé pendant toute la période visée par la compilation. « Pour que les résultats grimpent ainsi, la demande doit être forte. » Les revenus tirés de l'agneau ont doublé au Québec et ont crû de 64 % en Ontario.
Oeufs : hausse de 20 %. Ce taux de croissance s'explique en partie par une légère hausse des prix entre 1998 et 2003, mais il découle principalement de la plus forte consommation et de mises en marché plus accentuées.
Miel : hausse de 80 %. Ces résultats sont exceptionnels. Les amateurs de miel et la majoration des prix ont permis aux producteurs de miel d'accroître leurs revenus de 70 millions de dollars.
Produits laitiers : hausse de 17 %. Dans ce cas-ci, l'intensification du marketing et la hausse des prix reflètent un accroissement de la consommation canadienne. Les producteurs ont encaissé, en 2003, des chèques totalisant 250 millions de dollars de plus qu'en 1998. Le Québec et l'Ontario, d'où proviennent 70 % des produits laitiers du Canada, ont connu le plus fort taux de croissance.
Pépinières et floriculture : hausse de 55 %. Ce secteur est allé chercher 617 millions de dollars en nouveaux revenus entre 1998 et 2003. « Un taux élevé de constructions domiciliaires, en partie attribuable à de faibles taux d'intérêt, crée la demande de produits d'aménagement paysager », mentionne Mme Athwal. Les producteurs canadiens d'arbres ornementaux, d'arbustes, d'arbres fruitiers et de vivaces ont le plus profité de cette hausse.
Tournesol et millet : hausse de 100 %. Bien qu'elles ne représentent pas exactement un secteur d'activités comme tel, ces deux cultures ont connu une croissance exceptionnelle au cours des dernières années. Les producteurs de tournesol ont affiché des revenus supplémentaires de 36 millions de dollars tandis que, pour le millet, le chiffre d'affaires a crû de 30 millions de dollars.
Y a-t-il des défis à relever pour l'agriculture au Canada ? Sans aucun doute. Mais un examen objectif des chiffres nous donne également plusieurs raisons d'être optimiste.
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