Une entreprise céréalière
qui se déplace
Ce négociant de légumineuses à grains de la Saskatchewan a opté pour la rapidité et la souplesse plutôt que pour le béton.
Lorsqu’elle a démarré son entreprise près de Regina, en Saskatchewan, la famille Affleck comptait prendre deux mois de vacances par
année, entre les récoltes. Trois ans plus tard, ces vacances se font toujours attendre car la demande pour les services de l’entreprise a de loin surpassé les prévisions.
Mobil Grain achète pois, pois chiches et lentilles auprès des producteurs, nettoie les grains conformément aux normes d’exportation et les expédie ensuite à l’étranger, surtout en Inde. Ce qui diffère dans ce cas-ci, c’est que l’accès à l’équipement de nettoyage des légumineuses à grains des frères Affleck n’est pas limité à un seul endroit. Il peut être déplacé par camion et installé là où la demande le requiert.
« C’est un peu comme une installation de forage pétrolier, en ce sens que l’équipement est modulaire et mobile, affirme Lavern Affleck. On peut l’installer à un endroit le temps d’un projet et le déménager ensuite ailleurs. »
Leçons apprises au fil du temps
Il y a plusieurs années, la famille Affleck produisait des graines et possédait une usine de nettoyage de graines. Plus récemment,
les frères Lavern et Sheldon ont établi un partenariat avec une société de capital-risque dans le but d’établir et de gérer une entreprise de légumineuses à grains à identité préservée (IP) utilisant une technologie unique de triage par couleur.
Ces deux expériences leur ont permis de développer un sens précis de ce qu’ils voulaient que soit et ne soit pas leur prochaine entreprise.
« Nous devions décider de quelle manière nous allions faire face à la concurrence, en offrant un produit de la plus haute qualité
ou en réduisant le plus possible nos coûts de production, affirme Lavern. Nous avons pensé que la demande serait plus forte pour
des installations à bas prix, et, par conséquent, c’est ce que nous avons d’abord construit. »
Que fait la société Mobil Grain pour conserver les coûts le plus bas possible ? Premièrement, comme l’usine de nettoyage n’est pas en béton, les frères Affleck ont réalisé des économies sur les coûts de construction. Deuxièmement, l’usine est presque entièrement automatisée de sorte que deux ou trois employés suffisent pour la faire fonctionner. En seulement 30 minutes, ces derniers peuvent décharger un camion à grains de taille normale, traiter son contenu en vue de l’exportation et le charger dans un wagon à céréales.
Troisièmement, leur base de données accessible sur Internet permet de gérer les processus automatisés de l’usine physique dans un environnement IP. Elle permet également de gérer le flux de renseignements en temps réel et de générer tous les documents comptables
ainsi que ceux qui ont trait aux relevés requis par la Commission canadienne des grains, à l’expédition, au suivi et à l’exportation.
Un quatrième avantage réside dans la capacité de déplacer l’usine en tout temps afin de répondre aux changements liés aux modes de
transport, à l’établissement des prix ou aux régions de production. En théorie, à condition qu’il y ait une route et une voie ferrée, ils peuvent desservir des exploitants agricoles peu importe l’endroit où ils se trouvent.
Le fait d’avoir mis l’accent sur les coûts de production a permis aux frères Affleck de mieux dormir la nuit et d’établir de solides
relations autant avec les vendeurs qu’avec les acheteurs.
« On n’a pas à se soucier que quelqu’un présente une soumission inférieure à la nôtre, soutient Lavern. Nous sommes en mesure d’offrir un prix légèrement plus élevé à l’exploitant et de proposer à l’acheteur un prix un peu plus bas. La différence n’a pas
besoin d’être énorme, mais c’est assez pour nous donner un avantage. »
Croissance du marché des légumineuses à grains
À l’heure actuelle, Mobil Grain achète des légumineuses à grains, les nettoie et les vend uniquement en Saskatchewan. Même si le
modèle des frères Affleck pourrait fort bien fonctionner avec d’autres produits et dans d’autres régions, Lavern s’attend à ce que les
4,6 millions d’acres consacrés à la culture des pois, pois chiches et lentilles dans sa province le gardent passablement occupé.
« La culture des légumineuses à grains est très solidement ancrée en Saskatchewan, affirme-t-il. Nous n’avons jamais eu autant de contrats à terme. Il y a deux ans, les contrats à terme pour les lentilles rouges de première catégorie s’établissaient à 15 cents la livre ; aujourd’hui, le prix est de 40 cents la livre. De plus, les avantages agronomiques sont formidables. Toutes les personnes qui
peuvent produire des légumineuses à grains sont ravies. »
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