Le Canada numérique selon le Financial Post : Waterloo : Logiciels - Le poids des études - De l'université à l'essor économique
Robert Thompson, Financial Post : WATERLOO, 15 novembre 2000 - Après des débuts relativement modestes de ville qui a grandi autour d'une université, Waterloo (Ont.) a su capitaliser sur les créations intellectuelles de l'école pour devenir un des centres technologiques les plus en vue du Canada.
« Historiquement, il n'y a pas de doutes que l'Université a joué un rôle à part entière dans le développement des sociétés de technologie de la région », dit Greg Barratt, président de la Communitech Technology Association, qui représente 200 sociétés reliées à l'informatique dans la région de Waterloo.
Des sociétés de logiciels telles que Descartes Systems Group et Open Text Corp. sont la vitrine traditionnelle de l'industrie à Waterloo, mais Research in Motion Ltd., pionnier du sans fil, a diversifié l'orientation de la région. Le bassin du triangle d'or, formé par Kitchener, Cambridge, Guelph et la région environnante frise les 500 000 habitants et 300 sociétés technologiques emploient plus de 20 000 personnes.
La ville n'avait aucune idée du rôle que jouerait l'Université dans son expansion économique lorsque la University of Waterloo a été créée en 1957. Et pourtant, l'institution est devenue un des principaux moteurs de son essor économique.
Près d'un tiers de toutes les sociétés de technologie de pointe de la région ont une filiation directe avec l'Université. Le programme d'études en alternance, qui permet aux étudiants de travailler dans des sociétés pour prendre de l'expérience, a bénéficié à bon nombre des sociétés de technologie avancée locales en leur insufflant un esprit d'entreprise.
« Il y a une raison pour laquelle les gens sont restés dans cette région, dit M. Barratt, et je pense que ça a beaucoup à voir avec le contexte entrepreneurial de Waterloo. »
L'université a eu la perspicacité de laisser les étudiants et les professeurs créer des technologies, tout en conservant les droits sur ces technologies une fois qu'ils quittaient l'école sans lui accorder une participation.
Mais l'explosion technologique a aussi entraîné son lot de problèmes. Des difficultés d'infrastructures sont apparues en raison de la rapidité de la croissance. Les cadres supérieurs dans la technologie de pointe se plaignent du manque de bons restaurants et l'exiguïté de l'aéroport oblige les clients et les employés à passer par Toronto.
Les immeubles de bureaux manquent aussi cruellement, selon M. Barratt, pour qui Waterloo a besoin de promoteurs pour construire des installations sans que nécessairement un locataire ne s'engage d'avance à les occuper. Quand des sociétés voient le jour, elles doivent souvent se contenter d'installations temporaires qui ne conviennent pas à leurs besoins.
L'administration locale n'a pas ménagé son aide pour régler les problèmes d'infrastructure selon lui, mais ceux-ci ne disparaîtront pas du jour au lendemain.
« Il y a toute une série de pièces de l'échiquier qui bougent en même temps, dit M. Barratt. La situation évolue. L'immobilier change, l'aéroport va être agrandi. Au cours des trois ou quatre prochaines années, nous assisterons à des changements radicaux. »
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