Planification 2006 : une expansion qui viendra de l’intérieur
Pour les professionnels de RBCB anque Royale, prendre de l’expansion
ne consiste pas seulement à favoriser la croissance : c’est chercher
à se perfectionner et à élargir ses horizons.
Auparavant, c’est l’adverbe plus qui résumait la croissance
d’une exploitation agricole : plus de surface, plus de bétail,
plus de matériel, plus de personnel, plus de quotas. D’une
certaine façon, cela reste vrai selon Brian Smith, directeur,
Ventes et marché, Sud-ouest de l’Ontario. Les exploitations
canadiennes continuent à s’agrandir et à accumuler
matériel et technologies.
« Il y a une forte consolidation, qui s’amplifiera en 2006,
dit M. Smith. Les gros deviennent toujours plus gros. »
Établi à Stratford, il supervise 14 directeurs de comptes
de services agricoles qui servent des secteurs très divers :
lait, porcs, cultures en serre et grandes cultures.
Mais la croissance d’une ferme n’est plus seulement une
question d’échelle : aux yeux des agriculteurs, il s’agit
davantage d’améliorer la gestion globale, croit M. Smith.
« L’agriculture a d’excellents gestionnaires, dit-il, et dans
leur planification pour 2006, ils cherchent comment grandir
et comment se perfectionner. Ils savent que la taille seule
ne garantit pas le succès. »
UN SAVOIR-FAIRE GÉNÉRALISÉ EN GESTION
De nombreux agriculteurs et éleveurs admettront
volontiers qu’ils sont plus à l’aise avec les questions de
production qu’avec les finances, la commercialisation et
la gestion du personnel. Mais cela n’empêche pas ceux
qui pensent à l’avenir d’avoir une vision tridimensionnelle
de la gestion de leur exploitation.
« Nous voyons des gens dépenser une énergie
insoupçonnée sur des questions d’administration
d’entreprise ou de gestion financière, dit M. Smith.
Les meilleurs gestionnaires ont une telle soif d’information
que sitôt intrigués par quelque chose – que ce soit à propos
des taux d’intérêt ou de change ou de la gestion du crédit –
ils cherchent avidement à en savoir plus sur le sujet.
Internet leur permet d’être plus en mesure d’obtenir de
l’information à la demande. »
Notre directeur et son équipe voient la différence quand
ils tiennent des réunions de planification avec leurs clients.
Beaucoup n’attendent plus que leur directeur de comptes
leur propose une solution de crédit. Par exemple, tel
producteur laitier aura déjà recherché comment utiliser
un prêt à terme renouvelable pour acheter un quota de
lait, et tel autre connaîtra d’avance les avantages et les
inconvénients du crédit-bail, par opposition à la propriété
simple, pour une salle de traite.
À mesure que les clients formulent leurs plans pour 2006
et au-delà, Brian Smith perçoit une compréhension bien
meilleure des facteurs susceptibles d’influer sur les
résultats financiers.
« Ils parlent plus de gestion des risques, dit-il, et souhaitent
davantage agir sur les éléments sur lesquels ils ont prise.
Ils font plus pour gérer les coûts de leurs achats et les prix
des matières de base, deux éléments qui sont gelés lorsque
les conditions du marché sont propices.
« Quiconque planifie une expansion aujourd’hui doit
considérer l’éventualité d’une montée des taux : personne
ne craint un retour des taux hypothécaires à 18 ou 20 %,
mais tous savent bien qu’une hausse de deux points peut
avoir une incidence importante sur l’issue d’un projet
d’expansion. »
RÉOUVERTURE DE LA FRONTIÈRE
C’est le matin du 18 juillet qu’ont eu lieu les premières
livraisons de bétail canadien aux États-Unis en plus de
deux ans – une indication précoce que l’année 2006 sera
meilleure que les deux précédentes pour les producteurs
de boeuf.
Lorsque ses clients de ce secteur font des projets
pour 2006, les choses sont différentes aux yeux de
Rod Whitfield, premier directeur de comptes à
Lethbridge (Alberta). « Il y a un intérêt accru pour le
commerce international au sens large : la leçon tirée
de la crise de la vache folle est que nous ne devons
pas trop dépendre d’un seul débouché, même s’il est
proche et commode. Le secteur du boeuf a perdu une
grosse partie de ses exportations pendant deux ans
pour ne pas l’avoir compris. Maintenant, nous devons
absolument développer de nouveaux marchés, dans
les pays du Pacifique notamment. »
La proximité de la frontière américaine a longtemps
donné un avantage concurrentiel au boeuf canadien.
M. Whitfield croit qu’en partant de cet avantage naturel
pour conquérir de nouveaux marchés, les producteurs
et les grossistes en viande veulent remodeler le paysage
commercial. L’année 2006 pourrait voir l’identification
électronique du bétail faire un grand bond en avant.
Comme cela est arrivé avec les ordinateurs personnels,
les téléphones cellulaires et Internet, les étiquettes
d’identification par radiofréquence peuvent changer
la donne, à un point que même les pionniers de la
traçabilité ne soupçonnent pas.
« De nombreux pays asiatiques ont dit qu’ils pourraient
importer plus de boeuf canadien si nous pouvons
donner divers renseignements, notamment une date
de naissance précise, sur chaque animal, explique
M. Whitfield. Une étiquette coûte 2 $ alors que nos
grossistes perdent en ce moment autour de 200 $ par
tête parce qu’ils ne peuvent pas vendre certaines
coupes à ces pays.
« Le potentiel des pays du Pacifique est énorme si nous
prenons les bonnes décisions pour leur faire ouvrir leurs
portes. Les technologies de traçabilité seront la clé. »
Rod Whitfield, comme Brian Smith en Ontario, observe
que les coûts de production sont un sujet brûlant chez
ses clients, dont beaucoup savent très précisément où
ils en sont. Quand les nouveaux marchés extérieurs
s’ouvriront, les ingrédients du succès à long terme
seront réunis.
Il conclut : « Une fois que vous savez ce que vous
produisez, que vous pouvez prouver tout ce que vous
faites et que vous connaissez vos coûts, vous avez de
bonnes chances de gagner. C’est ce que les producteurs
canadiens peuvent accomplir. »
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