Valeur ajoutée - est-ce intéressant pour vous ?
Une nouvelle structure de prix pour que chacun reçoive sa juste part.
On vous l'a répété à satiété. Oubliez les produits de base et tournez-vous vers les produits à valeur ajoutée. C'est là que vous gagnerez de l'argent. Et, grâce aux généreuses subventions du Farm Bill, les États-Unis ne s'intéressent pas à ce créneau.
Pour trouver de la valeur ajoutée, il faut souvent travailler avec des entreprises de transformation et des détaillants afin de mettre sur le marché des produits alimentaires qui se vendent à prix fort. Mais sans cadre de référence clair ni relation préalable entre tous les participants de la chaîne de valeur, où commencer ?
Une étude du George Morris Centre suggère un point de départ. Ce groupe de réflexion indépendant qui s'intéresse à l'agroalimentaire a étudié la tarification de la chaîne de valeur pour découvrir de nouvelles manières de fixer le prix d'un produit alimentaire à valeur ajoutée afin de mieux répartir les profits entre tous les maillons.
« Il y a certainement d'innombrables façons de répondre à la demande des consommateurs par des produits qui rapporteront des prix supérieurs, explique Al Mussell, associé de recherche principal au George Morris Centre (GMC) et co-auteur de l'étude. Il nous faut un système qui envoie des signaux encourageant les producteurs - et tous les maillons de la chaîne de production - à profiter de ces occasions génératrices de profits. »
RENFORCEMENT DES LIENS
Le potentiel pour les nouveaux produits alimentaires est énorme, la demande des consommateurs est en expansion, et pourtant l'industrie agricole du Canada n'a pas de système pour coordonner la chaîne du producteur au détaillant. Financée par un regroupement de membres de l'Association des banquiers canadiens (dont RBC Banque Royale®) et de CanAdapt, l'étude cherchait une structure associant la nature d'un produit à un système de fixation des prix convenable - qui serait aussi un outil de commercialisation pour les producteurs (et un moyen d'augmenter leurs bénéfices !).
Par exemple, si on pouvait produire une nouvelle pizza plus croquante sans être trop dure en modifiant les modes de production ou les caractéristiques du blé, existe-t-il une structure qui relie tous les intéressés, du producteur à la pizzeria en passant par le meunier ? Pour le moment, il n'y a pas grand chose. Mais l'étude propose une structure qui ferait circuler l'information tout le long de la chaîne pour fixer les prix et les profits.
UN NOUVEAU DÉCOUPAGE
De la ferme au détaillant, un produit alimentaire spécialisé franchit bien des étapes. Le prix qui lui est attribué à chaque arrêt est basé sur le coût de production. Imaginez une tarte qui représenterait le prix de vente total du produit à l'acheteur final. Chaque maillon reçoit une pointe de tarte. Dans un système basé sur le prix des marchandises, la part du producteur n'a aucune relation avec la valeur du produit final, soit le prix payé par le consommateur.
Une nouvelle approche demanderait la participation de l'équipe complète. Les participants décideraient, ensemble, de la grosseur des parts. Les prix seraient fixés après discussion et chacun obtiendrait une rémunération et une prime pour son rôle. Et si un rôle nécessite des changements de production et de gestion ou l'utilisation de nouvelles découvertes génétiques - ces changements seraient rémunérés.
« Lorsque vous recevez une part des recettes (le prix dérivé de la valeur pour le consommateur), vous vous sentez concerné et vous êtes très motivé », explique M. Mussell.
L'AVENIR
Alors que les produits de base subissent le contrecoup des subventions américaines, l'étude du GMC a mis en lumière une façon plus intelligente pour les producteurs de gagner de l'argent.
« J'aimerais que l'agriculture canadienne se dote d'un système décentralisé dans lequel on fait pousser des produits alimentaires destinés au marché de la consommation en expansion, dit M. Mussell. Nous avons vraiment besoin d'une nouvelle approche qui encouragera à le faire. »
Le centre présente actuellement ses conclusions - et une panoplie d'outils pour un nouveau système de prix - à des groupes de producteurs partout au Canada.
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