Renforcer la chaîne alimentaire
Pour les producteurs de lait, d’œufs et de volailles du Québec, le lien entre la santé des animaux et la salubrité des aliments est essentiel à la production d’aliments de qualité.
La décision d’être le premier chaînon dans la chaîne de production alimentaire n’est pas sans conséquences lorsque la question de la salubrité des aliments et de la santé des animaux entre en ligne de compte. Il suffit de demander aux producteurs de lait, d’œufs et de volailles du Québec.
Pour assurer la sécurité de l’industrie laitière du Québec – d’une valeur de 1,6 milliard de dollars – il faut d’abord que les producteurs acceptent les résultats de leurs actions avant, pendant et après la traite des vaches.
« Les producteurs de lait du Québec doivent produire un lait qui satisfait aux normes des contrats de commercialisation en ce qui concerne le niveau de bactéries avant et après pasteurisation, le nombre de cellules somatiques et l’absence de tout antibiotique, » indique Jean Grégoire, producteur laitier de Saint-Hyacinthe et président de la Fédération des producteurs de lait du Québec.
Si le niveau total de bactéries excède 100 000/ml pour le lait cru ou plus de 7 000/ml après pasteurisation, le producteur québécois se voit infliger une pénalité, pour chaque occurrence, de 1 $/hl pour une première offense, de 2 $/hl pour une deuxième ou une troisième offense, et de 3 $/hl pour une quatrième offense.
Les producteurs de lait du Québec sont également assujettis à une amende additionnelle de 0,75 $/hl si le nombre de cellules somatiques dépasse 500 000/ml trois fois au cours d’une période de quatre mois. De même, on leur facture l’intégralité des coûts d’élimination du lait contaminé de leur exploitation si ce dernier teste positif en ce qui concerne les antibiotiques ou les antiseptiques.
Les producteurs laitiers du Québec prennent donc la question de la qualité du lait très au sérieux, affirme M. Grégoire.
Veiller à la santé des animaux
En partenariat avec ses deux fils, M. Grégoire possède 75 vaches Holstein en lactation qui produisent 52 kilos de matière grasse par jour de quota. Tout problème ou blessure est immédiatement traité dans le cadre des activités quotidiennes. Des rapports informatiques journaliers montrant le rendement individuel des vaches aident aussi à veiller à la bonne santé des animaux.
Premier dans la chaîne alimentaire
Le producteur d’œufs Michel Gauvin, également de Saint-Hyacinthe, considère que la salubrité des aliments et la santé des animaux sont « de première importance » pour ce qu’il fait dans son exploitation avicole tous les jours.
« S’il y a un problème dans le marché, il se répercute dans mon exploitation. Je suis le premier dans la chaîne alimentaire et je m’efforce de veiller à la salubrité des aliments, » explique M. Gauvin, qui est président de la Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec.
M. Gauvin et son frère possèdent, en moyenne, 50 000 pondeuses qui produisent 45 000 œufs par jour.
En plus de choisir les poules les plus prolifiques et de leur donner une ration équilibrée et de l’eau fraîche, « nous les testons régulièrement pour la salmonelle. Nous testons le bâtiment une fois nettoyé, avant que les oiseaux n’arrivent et deux fois durant le cycle de ponte, » poursuit-il.
Offrir un environnement sûr
Bien entendu, Yves Baril, un producteur de volailles qui commercialise en moyenne 500 000 poulets par année à partir de son exploitation du centre du Québec, voit lui aussi la nécessité d’offrir un environnement sûr à ses oiseaux.
Comme président de la Fédération des producteurs de volailles du Québec – secteur dont la valeur de production de poulets et de dindons est de 421 millions de dollars –, M. Baril considère la biosécurité de l’exploitation comme l’un des nombreux chaînons essentiels entre les couvoirs, les provenderies et son exploitation afin de veiller à ce que ses oiseaux ne soient pas condamnés à l’abattoir à la suite de la propagation d’une maladie.
« La qualité est notre première priorité. Pour tout producteur, la croissance du marché dépend entièrement de la salubrité alimentaire, » conclut M. Baril. « C’est notre principal objectif. »
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