L’agriculture canadienne traverse la tourmente en 2004
Malgré la dévastation de l'industrie du bœuf, et grâce au rebondissement des revenus des cultures, les rentrées agricoles se sont maintenues.
Des milliers de statistiques économiques sur l’agriculture canadienne en 2004, il y en une qui ressort. Recettes des exportations internationales de bovins et de veaux vivants : 0 $.
Longtemps une étoile de l’agriculture canadienne, l’industrie bovine a été gravement touchée par la fermeture, le 20 mai 2003, de la frontière américaine aux bovins vivants.
Quand il pousse son analyse au-delà des exportations de bovins, Paul Murray croit qu’il y a des raisons d'être optimistes. À titre de chef de la Section des revenus et des prix agricoles à Statistique Canada, M. Murray constate que les revenus ont été à la hausse dans de nombreux secteurs. Durant la première moitié de 2004, comparativement à la même période en 2003, les rentrées agricoles ont en fait augmenté dans sept provinces sur dix. Grâce à une reprise majeure du côté des céréales et des graines oléagineuses, et en partie aussi aux versements records de 2,3 milliards au titre du programme gouvernemental, les rentrées agricoles canadiennes totales ont augmenté de 6,3 % durant la première moitié de 2004.
Ces chiffres ne témoignent pas des événements de la deuxième moitié de 2004 - notamment les récoltes décevantes dans certaines régions.
Les rentrées agricoles représentent le revenu brut des entreprises agricoles. Elles ne tiennent pas compte des dépenses des agriculteurs.
« Mis à part la baisse des rentrées provenant des bovins, les principaux thèmes pour les six premiers mois de 2004 ont été la reprise des rentrées agricoles provenant des cultures, ainsi que les rentrées records dans le secteur porcin et la stabilité soutenue dans certains autres secteurs », dit M. Murray.
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Tout le monde espère que la frontière américaine sera bientôt rouverte aux bovins et aux veaux canadiens. Mais en attendant, d'autres secteurs apportent une solide contribution. |
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Boeuf : l’abattage au pays augmente. On ne s’en surprendra pas, le nombre de têtes vendues pour l’abattage au pays a augmenté - de 27 % dans les six premiers mois de 2004. Durant la majeure partie de la même période en 2003, la frontière était ouverte. Les rentrées totales au titre des bovins et des veaux ont chuté de 24,5 %.
Les cultures font une remontée. Des sept provinces qui ont vu leurs rentrées agricoles augmenter durant la première partie de 2004, deux sont d’importantes productrices de bétail : l’Alberta et la Saskatchewan. Ces résultats sont attribuables avant tout à une solide production agricole.
« Les années 2001 et 2002 ont été très mauvaises pour la production agricole, principalement dans les Prairies, de dire M. Murray. En 2003, la situation est presque revenue à la normale. »
Les ventes de porc à un niveau record. Les producteurs de porc ont enregistré des rentrées de 2 milliards $ durant les six premiers mois de 2004. C’est un record. « La part du lion, environ 1,7 milliard $, est allée à l’abattage au pays, dit M. Murray, mais de plus en plus de porcs sont destinés aux États-Unis ».
La floriculture, le gazon précultivé et les pépinières continuent à se développer. Une des belles réussites de l’agriculture canadienne se situe du côté de la floriculture, du gazon précultivé et des pépinières, dont la production ne cesse d’augmenter.
Durant les six premiers mois de 2004, les rentrées ont atteint un sommet historique de 1,2 milliard $, comparativement à 519 millions $ pour la même période en 1994.
Les chiffres officiels pour la deuxième moitié de 2004 ne sont pas encore disponibles. Le seul facteur que l’équipe de M. Murray va surveiller de près est l’effet du gel et des autres mauvaises conditions météorologiques qui ont sévi en août dans l’Ouest canadien.
Tout le monde espère que la frontière américaine sera bientôt rouverte aux bovins et aux veaux canadiens. Mais en attendant, d’autres secteurs apportent une solide contribution.
Selon M. Murray, « on a pu voir en 2004 les avantages de la diversité et de l'équilibre de l'agriculture canadienne. »
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