Des placements judicieux
Utilisez le CSRN pour stabiliser votre revenu et le REER pour prendre votre retraite
Lorsque l’encaisse se resserre, on peut être tenté de retirer des fonds de son régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Warren Pridham, comptable agréé chez Meyers Norris Penny, conseille plutôt aux producteurs d’utiliser le plus possible leur compte de stabilisation du revenu net (CSRN).
« Comme son nom l’indique, le CSRN sert à stabiliser le revenu lorsque la trésorerie est basse tandis que le REER devrait servir de fonds de retraite, » explique M. Pridham.
Les dépôts versés par l’agriculteur dans le compte CSRN sont appariés par les gouvernements – fédéral et provincial – jusqu’à 3 % des ventes nettes admissibles. L’agriculteur peut cependant déposer jusqu’à 20 % de ses ventes nettes admissibles; celles-ci ne sont appariées par le gouvernement mais elles rapportent un boni d’intérêt de 3 % au-delà des taux courants proposés par l’institution financière où les fonds sont déposés. C’est ce qu’on appelle le fonds 1 du CSRN. Le fonds 2 correspond aux contributions gouvernementales et au boni d’intérêt cumulé dans les deux fonds.
M. Pridham souligne que les REER peuvent offrir des rendements supérieurs à ceux du CSRN. De plus, il y a davantage d’options de placement dans un REER que dans un CSRN. « Même si les dépôts du producteur bénéficient d’un boni d’intérêt de 3 %, un tel intérêt n’est pas composé. »
Dès que l’on retire des fonds d’un REER, le plafond de cotisation et le report d’impôt sont à jamais perdus sur ces revenus. Et, comme l’indique M. Pridham, les retraits sont imposables. Dans le cas du CSRN, l’argent devra être retiré un jour ou l’autre. Dès que le CSRN atteint 1,5 fois les ventes nettes admissibles, les dépôts doivent cesser.
« Faites des retraits de votre CSRN tant que vous le pouvez, » conseille M. Pridham, « afin d’éviter d’atteindre le plafond et de ne plus pouvoir effectuer de dépôt. » On peut avoir accès aux fonds du CSRN chaque année en fonction de deux « seuils d’intervention » : le seuil d’intervention de stabilisation et le seuil d’intervention du revenu minimum. On calcule le premier en soustrayant la marge brute de l’année en cours de l’exploitation de la marge brute moyenne des cinq années précédentes. Le deuxième autorise un retrait lorsque le revenu net de toutes sources est inférieur au seuil de revenu minimum plus le dépôt maximum admissible à contrepartie pour l’année en cours.
M. Pridham insiste sur l’importance du dépôt présumé si on ne dispose pas des fonds nécessaires pour effectuer un dépôt au CSRN. Le dépôt présumé permet d’utiliser un retrait autorisé en vertu d’un seuil d’intervention afin de couvrir une partie ou la totalité du dépôt maximum admissible à contrepartie.
« De cette façon, l’agriculteur bénéficie des contributions gouvernementales de contrepartie sans toucher à sa trésorerie. Même s’il pense ne pas avoir assez d’encaisse pour effectuer un dépôt dans son compte CSRN, il est important qu’il n’oublie pas la possibilité de pouvoir bénéficier malgré tout des contributions gouvernementales de contrepartie. »
Les agriculteurs qui pourraient utiliser leur CSRN comme fonds de retraite auraient intérêt à se servir des retraits autorisés en vertu d’un seuil d’intervention pour les verser dans leur REER si leur plafond de cotisation n’est pas atteint.
Quelle que soit l’option retenue, M. Pridham conseille aux agriculteurs d’en discuter avec leur comptable, leur conseiller en affaires ou des agents du CSRN afin de prendre les bonnes décisions au bon moment.
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