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Quels sont vos plans en 2005 ?

Examinons les priorités stratégiques de certains des meilleurs producteurs du Canada.

Au cours d'une année type, les membres de l'entreprise que dirige Gary Pike ne modifient guère leurs stratégies commerciales agricoles. Cependant, après les hauts et les bas de l'année 2004, ils envisagent leurs prochaines manoeuvres avec encore plus de précaution.

Pike Management Group, une firme de gestion et d'encadrement agricole établie à Lethbridge, en Alberta, dessert des producteurs à grande échelle dans tout l'Ouest du Canada réalisant des activités agricoles sur une superficie totale de 1,7 million d'acres. En travaillant avec ses membres sur les plans de 2005, Pike a noté plusieurs tendances parmi les producteurs.

Il faut apprendre à vivre avec un dollar fort. Il n'y a pas si longtemps, le dollar canadien valait moins de 70 cents US. Cependant, en 2005, RBC Banque Royale s'attend à ce que le dollar s'échange dans les 80 cents, tandis que certains économistes croient même que le dollar vaudra près de 90 cents cette année. Pour les producteurs de marchandises libellées en dollars américains, un dollar à la hausse signifie des rendements moins élevés, une réalité compensée en partie par des prix inférieurs pour les ressources et le matériel produits aux États-Unis.

« Le dollar canadien n'a pas terminé sa hausse, précise M. Pike, et les producteurs veulent gérer ce risque lié aux devises à un échelon supérieur. Ils pensent à se positionner sur le marché des devises. »

Tout à coup, l'OMC est importante. Il peut se passer bien des années avant que de l'information significative n'émerge des discussions menées par l'Organisation mondiale du commerce. Aujourd'hui, cependant, des signes de changement sont évidents et les membres de Pike Management Group l'ont remarqué.

« On voit des progrès réels dans la réduction des quotas dans des domaines comme le textile, précise M. Pike.

C'est la première démarche concrète que nous ayons vue depuis des années. Nous avons une plus grande certitude que quelque chose se passera en agriculture cette année. »

Si c'est le cas, M. Pike et ses membres considèrent que c'est une bonne nouvelle pour l'agriculture canadienne, étant donné que les subventions et tarifs douaniers causent de la distorsion commerciale, réduisant ainsi les prix consentis aux agriculteurs pour leurs récoltes. Dans le cas du blé, par exemple, M. Pike estime que le prix d'une tonne de blé sur les marchés mondiaux est de 54 $ de moins que ce qu'il devrait être en raison des subventions internationales. La récupération de ce montant par les agriculteurs - ce qui se passerait si la démarche de l'OMC était acceptée - constituerait le tonique dont a besoin l'industrie.

Mettre l'accent sur une plus grande fixation des prix. Auparavant, le concept de vendre un produit de base avant qu'il soit prêt à entrer sur le marché était considéré comme plutôt inhabituel. Ce n'est plus le cas. En fait, les membres de l'entreprise de M. Pike prévoient tarifer à l'avance leur production selon une proportion encore plus grande, afin de gérer le risque lié au prix. « Présentement, nous avons comme objectif de vendre 30 % de nos récoltes avant de faire les semences, indique M. Pike. Ce chiffre pourrait bien passer à 50 % l'an prochain et les années suivantes. »

M. Pike s'attend également à ce que les producteurs accèdent de plus en plus aux marchés des contrats à terme et des options. « L'industrie s'est beaucoup améliorée en ce qui concerne la gestion des risques, précise-t-il. Les producteurs utiliseront encore davantage les marchés des contrats à terme et des options pour les céréales, les graines oléagineuses et le bétail. »

On commence à apprécier le PCSRA. M. Pike souligne qu'un bon nombre de ses membres apprécient les caractéristiques du Programme canadien de stabilisation du revenu agricole (le PCSRA). Ils sont d'avis que le PCSRA pourrait rester en place pendant un certain temps. Ils tiennent maintenant compte du PCSRA dans le cadre de leurs plans de gestion à long terme.

Les taux sont incertains ? Étalez le risque. On prévoit que les taux d'intérêt augmenteront progressivement au Canada en 2005. Les économistes débattent encore du moment auquel la hausse se produira, et dans quelle mesure.

« Nous voyons que les taux augmentent, mais pas à un niveau accéléré, indique M. Pike. Nous encourageons les producteurs à échelonner les dates d'échéance de leur dette. »

Les terres vont se vendre. Beaucoup de membres de l'entreprise de M. Pike ont acheté des terres à l'automne 2004 et lui demandent régulièrement de leur donner des conseils et de faire des analyses sur l'achat de terres. « Nous exécutons plus de plans et à plus grande échelle que nous ne l'avons fait depuis de nombreuses années, précise M. Pike. De nombreux producteurs se servent des problèmes de 2004 comme autant d'occasions pour acquérir des terres et répartir leurs coûts fixes sur une plus grande superficie. »

On veut des réponses sur le matériel. Est-ce que posséder du matériel coûteux et à capacité élevée est un frein à la rentabilité de la ferme ou est-ce plutôt une bonne chose ? M. Pike est en train de faire une étude détaillée à ce sujet pour le compte de ses membres. Ce dont il est certain, c'est que les producteurs recherchent de meilleures façons d'accéder à l'utilisation du matériel.

« Les gros producteurs étant de plus en plus orientés vers le profit, ils examinent la possibilité de sacrifier une certaine partie de l'indépendance de leur matériel pour obtenir de meilleurs résultats. Ils évaluent la possibilité de partager le matériel ou même d'acquérir une participation dans de grandes entreprises spécialisées dans la plantation et les récoltes. »

M. Pike croit que ses membres voient l'avenir avec confiance. Ils ne se contentent pas de regarder le train passer ; ils font des plans pour bâtir un avenir à leur mesure. Même si certains ne voient que les risques, bon nombre d'agriculteurs sont d'avis que les occasions sont immenses.

« Lorsque je parle avec nos membres, il est facile de voir qu'ils ont confiance en l'avenir, poursuit M. Pike. Ils savent qu'avec une bonne gestion et à l'échelle appropriée, l'agriculture est rentable. »

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08/23/2010 11:37:29