L’innovation, ça tient de famille
Cette exploitation laitière québécoise a beaucoup d’atouts : la taille, l’efficacité et un marché spécialisé.
Cela fait 45 ans que la famille Landry produit du lait et l’histoire de son exploitation est jalonnée d’événements marquants. Les
Landry ont franchi deux étapes importantes au cours des 20 dernières années. En 1982, ils ont commencé à produire du lait selon
les exigences strictes et spéciales de la certification casher et en 2003, ils ont remplacé leur salle de traite traditionnelle
par un système robotisé très évolué.
Ces deux innovations ont permis à la famille de St-Albert, au Québec, de connaître une croissance remarquable. Jean-Marie Landry
s’est lancé dans la production laitière avec 15 vaches. Aujourd’hui, ses fils Daniel, Carl, Yves et Éric en ont 1 087. Cela représente une croissance annuelle composée du troupeau de vaches laitières de 9,9 % entre 1963 et 2008.
Comment un lait devient-il casher
« Aujourd’hui, notre production est casher à 65 %, dit Daniel Landry, qui explique que ce marché spécialisé apporte un plus à la
famille. Les méthodes de production sont un peu différentes. Par exemple, le lait d’une vache qui a subi une intervention
chirurgicale ne peut pas être casher. Il n’y a pas non plus de production ni de livraison le samedi, le jour du Shabbath. »
La règle fondamentale est que le lait des animaux casher ne doit pas être en contact avec celui d’animaux non casher. La famille
Landry doit donc avoir deux chaînes de production bien séparées, de l’étable à la livraison. Toute l’opération doit se faire sous
la surveillance d’un rabbin. Deux rabbins se relaient pratiquement 24 heures sur 24 pour s’assurer que les règles du judaïsme
sont bien suivies pour l’admissibilité des vaches laitières, la séparation entre laits casher et non casher et le respect du Shabbat.
La production casher est surtout destinée à ceux qui respectent les interdits alimentaires de la religion judaïque, mais elle est aussi très recherchée par d’autres consommateurs qui apprécient tout simplement la rigueur des protocoles de production. Il paraît même que ce groupe est plus nombreux que celui des consommateurs qui utilisent des produits casher par convictions religieuses.
Un système robotisé améliore la qualité de vie
Lorsque les Landry ont remplacé le système des postes de traite par un système robotisé en 2003, ils s’attendaient à des changements dans leurs méthodes de travail. En fait, c’est toute la vie des vaches et de ceux qui s’en occupent qui s’est améliorée.
« Pour commencer, il est beaucoup plus facile de travailler avec les vaches, explique M. Landry. Il n’y a plus de tension et plus de stress. Tout se fait de manière très détendue. »
Dans les salles de traite traditionnelle, traire des centaines de vaches est un travail colossal. Le système de traite robotisée qui permet aux vaches de se présenter à la traite quand elles le veulent a considérablement allégé ce travail. Même la corvée de la
traite à 5 h du matin, tous les jours, n’est plus aussi pénible.
« Si vous arrivez un petit peu en retard, ce n’est pas grave, les vaches vont commencer sans vous. »
Au fil des ans, la famille Landry a adopté de nouvelles technologies de production et s’est taillé de nouveaux débouchés.
Les robots de traite ont allégé la charge de travail et avec près de 1 100 vaches productrices heureuses, l’expansion n’est plus une priorité.
Daniel Landry pense que la famille va se reposer et se contenter de profiter un peu de ce qu’elle a créé. « Mes projets pour
l’avenir sont de passer un peu plus de temps avec ma famille. »
|