Les éleveurs dessinent l’avenir pour l’environnement
En juillet dernier, une société américaine a franchi une étape clé dans la production d’énergie renouvelable à partir d’effluents d’élevage. Dans
une ferme laitière de l’Idaho, Intrepid Technology and Resources a réussi à transformer le méthane dégagé par le fumier en gaz naturel de première
qualité. Cette réussite montre qu’il est en principe possible de produire du biogaz assez pur pour l’injecter dans les gazoducs de distribution de gaz naturel.
Pour Russ Davis, un consultant, c’est une nouvelle étape vers un usage révolutionnaire du lisier, du fumier et du purin. Il croit que lorsque la
technologie sera au point, l’énergie deviendra un sous-produit courant de la production animale intensive, et un produit profitable.
« Nous commençons tout juste à voir le lisier comme une ressource utile, non seulement pour amender les sols, mais aussi comme nouvelle source d’énergie
renouvelable, dit M. Davis, président d’Organix, une société de gestion des résidus organiques, de Walla Walla, à Washington. Pour la première fois, les
investisseurs voient dans le fumier une source de revenus. Une vraie révolution. »
Organix travaille avec des fermes pour créer des usines de compostage. Lorsque la société a démarré en 2001, M. Davis voulait surtout aider ses clients, essentiellement
des producteurs laitiers, à gérer leurs énormes quantités de fumier pour en tirer des revenus. Aujourd’hui, il complète ce service en expliquant aux clients les
possibilités commerciales qu’ouvrent la production et la vente de biogaz.
Il favorise la technologie de digestion anaérobie dans ce qu’on appelle un réacteur SBR (réacteur à boues activées). Ce système automatisé se compose d’une batterie de
réservoirs où le lisier est chauffé à 100°F pendant cinq jours pour séparer les solides des liquides. Les liquides concentrés et riches en éléments nutritifs peuvent servir d’engrais. Le compost peut être vendu aux jardiniers et aux paysagistes.
Le traitement capte aussi le méthane qui peut être purifié et vendu ou utilisé pour faire marcher un générateur d’électricité.
Combien d’énergie est-il possible de produire avec la technologie ? M. Davis pense que nous commençons tout juste à comprendre la vraie valeur économique et
environnementale des effluents d’élevage.
Pour l’instant, il aide les producteurs à trouver la meilleure façon de transformer leurs résidus en énergie.
« Les producteurs de lait canadiens sont séduits par ce système, dit-il. Mais ce genre d’installation convient surtout aux élevages d’au moins 2 000 vaches,
alors que la plupart des Canadiens à qui j’ai parlé n’en ont que 150 à 200. Cela ne rend pas la tâche impossible, mais complique un peu les choses. »
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