Des prix adéquats
Le partage du matériel agricole peut être un outil de gestion efficace qui réduit les coûts et accroît la rentabilité
Les prix ne cessent de grimper. Un tracteur peut coûter un quart de million de dollars. Étant donné que de plus en plus de producteurs ont recours aux semis directs, la demande de matériel spécialisé ne cesse de croître, tout comme celle de capitaux additionnels. Pour certains agriculteurs, la mise en commun des ressources constitue un moyen de réduire les frais généraux, de libérer des capitaux et d’embaucher du personnel pour faire fonctionner le matériel.
Gary Pike dirige le Pike Management Group à Lethbridge en Alberta. Depuis cinq ans, il travaille avec des producteurs qui mettent en commun leur matériel agricole, et parfois leurs terres, afin d’améliorer le rapport coût-efficience de leurs exploitations.
« Des arrangements comme ceux-là sont particulièrement bénéfiques aux exploitations de taille moyenne, qui comptent environ 3 000 acres et pour lesquelles les machines agricoles sont soit hors de prix soit elle ne sont tout simplement plus fabriquées, » explique M. Pike.
Par exemple, si deux producteurs cultivent 2 000 acres chacun, ils ont probablement tout en double. En travaillant ensemble, ils peuvent s’en tirer avec un seul tracteur, une seule moissonneuse-batteuse et un seul semoir.
Bien entendu, l’entente doit stipuler lequel des deux agriculteurs ensemence le premier ou récolte le premier. M. Pike propose d’opter pour une alternance aux termes de laquelle celui qui ensemence en premier récolte en dernier.
Les ententes de partage des coûts peuvent se fonder sur l’utilisation. Par exemple, si deux agriculteurs possèdent 1 000 acres chacun, le partage de l’investissement, de l’amortissement et des coûts d’utilisation se fait à parts égales.
Quand vient le temps de rédiger l’entente, M. Pike conseille vivement de faire appel à une tierce partie impartiale qui n’a aucun intérêt dans l’opération. Un conseiller financier, agricole ou juridique peut faciliter l’élaboration de contrats en bonne et due forme et l’adoption des meilleures ententes possibles. « Faites affaire avec quelqu’un qui sait appeler les choses par leur nom. »
En plus de la difficulté de trouver du matériel agricole abordable, les agriculteurs sont confrontés à la tâche tout aussi déconcertante d’embaucher du personnel compétent. « Vous ne voudrez pas confier votre machine de 200 000 $ à quelqu’un qui ne sait pas la faire fonctionner, » lance M. Pike.
Grâce au regroupement bien structuré de deux agriculteurs ou plus, le partage des ressources humaines devient faisable et efficace. M. Pike cite le regroupement réussi de deux exploitations qui ont mis en commun non seulement leur matériel mais aussi leurs terres. Avec l’argent épargné sur le matériel, les deux exploitations ont pu accroître leur superficie en louant d’autres terres.
« Ce regroupement fonctionne vraiment très bien. Les producteurs peuvent compter sur de l’aide tout à fait qualifiée et réduire la facture du matériel de 25 à 30 %, montant qui s’applique directement au résultat net. » Tant et aussi longtemps que les producteurs possèdent la main-d’œuvre nécessaire et qu’ils sont capables de créer une structure dans laquelle le partage du matériel est bénéfique aux deux, ils peuvent planifier pour l’avenir.
La faiblesse du prix des produits sert souvent de motif aux ententes de partage mais M. Pike voit un tel arrangement davantage comme un « moyen pour les agriculteurs de mettre leur entreprise à l’abri. Quand les marchés se raffermissent, ces exploitations font beaucoup d’argent. »
Pour plus de renseignements sur les ententes de partage du matériel agricole, consultez les sites agricoles provinciaux sur l’Internet.
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