Les entreprises familiales : Céder la place à la nouvelle génération
Que ce soit à l’occasion d’une fête hivernale ou de noces estivales, les réunions de famille à la ferme ou au ranch peuvent être des plus gaies. Les festivités, les anecdotes et les traditions familiales ainsi que les cris de joie des petits qui s’amusent restent longtemps gravés dans les mémoires. Ces rencontres familiales donnent souvent lieu à des entretiens particuliers entre frères et sœurs.
Une personne qui lit sur les lèvres saurait toutes les questions qui se posent pendant ces soirées. Quand les parents ou grands-parents prendront-ils leur retraite ? Où habiteront-ils alors ? Qui prendra soin d’eux s’ils tombent malade ou si l’un des deux décède ? Qui héritera de quoi ?
L’un des cinq principaux défis qui guette la communauté agricole nord-américaine est d’effectuer une transition sans heurts entre les générations. C’est beaucoup plus compliqué que de demander à un notaire de rédiger un testament ou un plan successoral. C’est un processus long et méthodique qui nécessite planification, exécution et communication supérieure entre toutes les parties.
POUR COMMENCER
L’un des plus gros obstacles auxquels les membres de la famille font face est d’amener la génération précédente à penser à son avenir. Parfois, un événement tel le décès d’un ami ou d’un voisin peut être un élément déclencheur. Dans certains cas, c’est une conférence ou un article comme celui-ci qui rappele subtilement la nécessité d’un plan de transition. Cette initiative doit souvent être amorcée par un tiers en qui on a confiance, tel un ami, un comptable, un prêteur ou un avocat, qui peut agir en tant que facilitateur dans ce genre de situation.
Se retirer d’une entreprise en bonne et due forme est un événement chargé d’émotions. Souvent, l’estime de soi du propriétaire est mise à l’épreuve lorsqu’il s’agit de laisser derrière le travail et les souvenirs de toute une vie. Cela peut également être difficile pour le reste de la famille. Je vous suggère de demander l’aide d’un facilitateur externe pour organiser et mettre en œuvre le processus de planification au sein de votre famille.
QUAND PRENDREZ-VOUS VOTRE RETRAITE ?
On néglige souvent de déterminer, au cours de ce processus, l’endroit où habiteront les parents ou grands-parents. Souvent, des problèmes de communication surgissent lorsque la génération plus âgée reste près de l’entreprise pour avoir droit de regard sur les décisions quotidiennes. Si la génération plus âgée déménage à un autre endroit, elle doit tenir compte des frais de déménagement et d’habitation.
Il ne faut jamais demander aux aînés à quel âge ils prévoient prendre leur retraite. Leur réponse sera bien souvent : « Je veux travailler jusqu’à la fin de mes jours. » Posez plutôt votre question avec plus de doigté : « Quand pensez-vous être assez indépendants financièrement pour quitter l’entreprise ? »
COMBIEN VOUS FAUT-IL ?
Pour une personne qui prend sa retraite à 65 ans, en tenant compte de l’espérance de vie plus élevée de nos jours, on doit compter entre 15 et 20 ans de revenus provenant du patrimoine amassé par l’exploitation de l’entreprise. Puisque le coût de la vie moyen d’une famille agricole dépasse souvent 40 000 $ par année, il faut une bonne base de capitaux propres. En conséquence, un budget de dépenses personnelles bien établi est une nécessité et non une option.
Au cours du processus de planification, il est important de déterminer d’où proviendront les revenus de retraite. Les prestations de retraite, les placements en vue de la retraite et la vente et la location à long terme des avoirs de l’entreprise doivent être pris en considération. Idéalement, environ 50 pour cent des revenus de retraite doivent provenir d’autres sources que les placements dans l’entreprise. La génération descendante jouit ainsi d’une meilleure diversité financière et la génération montante a plus de latitude pour s’établir et se constituer un patrimoine.
|