Regard neuf sur le risque
Prendre de meilleures décisions d’affaires en n’utilisant pas que le langage des chiffres.
Supposons que vous ayez l’occasion d’acheter une entreprise. Le vendeur a fourni des états financiers étincelants. D’après les ratios financiers qu’a calculés votre comptable, le prix semble juste. En savez-vous assez pour plonger ?
D’après Ted Darling, vous n’êtes encore qu’à mi-chemin de pouvoir prendre une bonne décision. Même si le compte est bon du point de vue quantitatif, vous devriez étudier le côté qualitatif des choses.
« Beaucoup de gens sont à l’aise avec la gestion du risque financier, dit M. Darling, spécialiste en gestion du risque des entreprises d’Alberta Agriculture and Food, à Airdrie. Nous nous fions aux chiffres parce que nous avons appris à utiliser tous ces outils, comme les états financiers et les ratios, fondés sur des statistiques fermes. Cette perspective est très importante, et les professionnels des finances en sont des spécialistes. Mais les chiffres ont leurs limites. »
Les différentes facettes du risque
M. Darling voit plusieurs lacunes dans l’approche traditionnelle de la gestion du risque appliquée à la prise de décision – la première étant la définition même du risque. Pour lui, le risque est la possibilité d’un résultat imprévu, et non simplement la perspective d’un résultat nuisible.
« Nous prenons souvent des mesures pour éliminer la possibilité d’un résultat négatif, mais dans bien des cas nous enrayons aussi du même coup la possibilité d’un résultat positif. Nous devrions voir le risque comme étant à la fois bon et mauvais, et traiter les deux facettes d’une manière plus équilibrée. »
M. Darling note que le rendement passé n’est pas toujours garant du rendement à venir. Qui plus est, les circonstances peuvent changer si vite que l’on peut penser comparer des pommes avec des pommes alors que le panier contient en réalité un certain nombre d’oranges. Enfin, certaines personnes vont plonger même si les calculs sont défavorables. « C’est la nature humaine, dit M. Darling. Nous sommes foncièrement optimistes. »
Finalement, qu’en est-il des questions qui semblent échapper à l’analyse financière traditionnelle ? Comment étudier les questions sur les changements de goûts des consommateurs, les faits nouveaux sur la scène politique ou sur les ressources humaines avec la même rigueur que les questions portant sur l’aspect financier ?
Le risque exprimé en mots
Pour aider à intégrer les aspects qualitatifs dans l’équation, M. Darling a mis au point RiskChoices, un outil décisionnel qui utilise le raisonnement pour cerner et gérer le risque. Au moyen d’instructions, de feuilles de travail et de graphiques, RiskChoices permet à l’utilisateur d’évaluer le risque en termes de probabilité (quelles sont les chances que telle chose se produise ?) et de conséquences (si une telle chose se produisait, jusqu’à quel point cela serait-il bon ou mauvais ?).
Une fois les risques cernés, analysés et classés selon la probabilité et les conséquences, l’utilisateur peut trouver des moyens de les atténuer. Pour revenir à notre occasion d’affaires du début, par exemple, l’acheteur pourrait demander au vendeur de rester parmi les effectifs la première année. Il pourrait aussi acquérir une participation majoritaire, mais non intégrale, dans l’entreprise.
Ted Darling croit que RiskChoices peut être utile dans à peu près n’importe quel type de décision d’affaires. Combinée avec les examens financiers de rigueur, cette approche peut former la base d’une prise de décision bien équilibrée.
Pour en savoir plus, consultez le site d’Alberta Agriculture and Food à l’adresse www.agric.gov.ab.ca. Dans la case de recherche, tapez « RiskChoices ».
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