Vous avez des liquidités ?
Les conseils suivants peuvent vous aider à tirer le maximum de vos surplus de liquidités, à mieux gérer votre trésorerie et à conserver l'appui de votre équipe de gestion.
En fait de problème de gestion agricole, en voici un qu'il est agréable d’avoir. Mais ça ne le rend pas plus facile à résoudre. Beaucoup d’exploitations agricoles canadiennes génèrent beaucoup de liquidités à certains moments de l’année, bien au-delà de leurs besoins de capitaux immédiats. Quelle est la meilleure chose à faire ?
« La situation classique est celle d’une exploitation agricole mixte qui génère des rentrées d’argent à différents moments, explique Ted Darling, spécialiste en gestion des risques d’exploitation au ministère de l’Agriculture de l’Alberta, à Airdrie (Alberta). Selon le moment de l’année, vous pouvez avoir d’importantes rentrées d’argent. »
De l’avis de M. Darling, la première étape consiste à établir si ces liquidités proviennent de revenus (d’exploitation), de la vente d’immobilisations (de terres ou de machinerie), d’un emprunt (un nouveau prêt), ou de sources personnelles (injection de capitaux par les propriétaires). Cela contribue en grande partie à établir la façon dont il convient d’en disposer.
MESURE SYSTÉMATIQUE DE LA TRÉSORERIE
Commençons par la prévision des mouvements de trésorerie. « Les agriculteurs sont très bons pour gérer leur trésorerie, sauf que selon ce que j’ai pu constater, ils se contentent souvent de le faire dans leur tête, explique M. Darling. Si vous n’avez jamais fait une prévision de trésorerie sur papier, vous serez surpris de voir tout ce que cela ajoute à votre connaissance de l’entreprise. »
Pour rendre le processus plus précis, M. Darling a conçu un outil (en anglais) de prévision continue des mouvements de trésorerie qui est accessible en ligne (allez au www.agric.gov.ab.ca et cherchez « rolling cash flow forecaster »). Il explique que cet outil peut prévoir les flux de trésorerie pour n’importe quelle période, quoique selon lui, un horizon de 13 mois est le plus utile. La formule est simple. La moitié du haut de la feuille de calcul est réservée aux rentrées d’argent (Cash In), et la moitié du bas, aux sorties (Cash Out). Les paramètres initiaux permettent de suivre quatre flux de trésorerie -exploitation, personnel, capitaux propres et emprunts - et peuvent être personnalisés en fonction de chaque exploitation.
En prévoyant les flux de trésorerie, le producteur peut savoir s’il aura besoin de son excédent de trésorerie et, le cas échéant, du montant et du moment.
SÉCURITÉ ET LIQUIDITÉ
Supposons que vous avez un excédent de trésorerie pour une période de quatre à six mois. Comme les taux d’intérêt sont relativement bas, cela vaut-il la peine de chercher à obtenir un rendement plus élevé ? Selon M. Darling, la réponse est oui, à condition que la liquidité et la sûreté soient assurées.
« Au cours des dernières années, les taux étaient assez élevés pour que les gens puissent placer leur argent dans des véhicules porteurs d’intérêt, dit-il. Les taux actuels sont faibles, mais non négligeables. »
Selon le montant à placer, il y a beaucoup d’instruments sûrs et liquides à envisager. Votre spécialiste du financement agricole peut vous présenter un éventail d’options, de comptes d’épargne, de CPG encaissables, de dépôts à terme, d’acceptations bancaires et de bien d’autres véhicules offrant un taux d’intérêt plus élevé. Il faut aussi tenir compte des incidences fiscales.
M. Darling offre un dernier conseil aux producteurs qui partagent leurs responsabilités de gestion avec leur famille. Avoir des prévisions de trésorerie transparentes ne permet pas seulement de gagner plus d’intérêt à court terme mais contribue aussi à préserver la paix.
« Un excédent de trésorerie peut être une source de conflit dans la famille parce que tous ne comprennent pas les obligations de l’entreprise dans six mois, explique M. Darling. Si vous pouvez sortir ce que vous savez de votre tête et le coucher sur papier, tous comprendront les motivations derrière les décisions. »
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