Des stratégies pour les hausses des prix de l’énergie
Ce conseiller recommande de ne pas agir avec précipitation. Mais des économies sont quand même possibles.
Les agriculteurs sont frappés à la fois par les prix presque records du pétrole, qui font grimper leur facture de carburant, et par l’envol du prix du gaz naturel, qui a au moins doublé depuis l’an dernier et qui provoque des hausses fulgurantes des prix des engrais essentiels.
Que faire ? C’est la question que l’on pose de plus en plus à Gary Pike et à ses conseillers. M. Pike est le directeur de Pike Management Group, une entreprise de gestion agricole et de commercialisation de Lethbridge, en Alberta, au service de clients de l’Ouest canadien. M. Pike explique qu’il est assez facile sur le papier de voir où réaliser des économies d’énergie : en réduisant l’utilisation des engrais et la consommation de carburant du matériel agricole.
« Le problème, c’est que les mesures prises auront des conséquences. Vous allez peutêtre réaliser des économies, mais faire baisser encore davantage la rentabilité de l’exploitation. Il faut donc commencer par examiner comment votre budget énergie est dépensé, directement et indirectement, puis dresser quelques stratégies différentes. » Il cite trois secteurs où des économies d’énergie sont sans doute possibles.
1. Carburant
Les grosses machines agricoles consomment beaucoup de carburant, alors on pense tout de suite au tracteur ou à la moissonneuse pour les économies. Pas si vite, dit M. Pike. Commencez par examiner combien vous dépensez en carburant et comment.
« Dans la plupart des fermes, ce sont les camionnettes qui brûlent le plus de carburant, explique-t-il. Votre tracteur consomme peutêtre 12 gallons par heure, mais vous ne l’utilisez que 300 heures par an, alors que votre camionnette parcourt entre 50 000 et 100 000 km par an. Réduire la consommation de la camionnette est sans doute beaucoup plus rentable que de réduire celle des machines agricoles.
2. Engrais
Le gaz naturel est un ingrédient important dans la fabrication des engrais. Les prix des engrais montent donc souvent en même temps que les prix du gaz. Mais, là encore, réduire l’utilisation des engrais sans réfléchir peut entraîner de lourdes pertes de revenus, qui annulent largement les économies réalisées. M. Pike est tout à fait opposé à une réduction générale des engrais. Il recommande plutôt des réductions bien ciblées.
« Si vous devez utiliser moins d’engrais, n’évaluez pas la consommation globale de votre exploitation, mais déterminez quelles cultures profitent le plus et le moins des engrais. Vous pouvez cultiver plus de légumineuses lorsque les prix des engrais sont élevés. Dans ce cas, comment cela affectera-t-il vos besoins en azote la première année et l’année suivante ?
3. Bâtiments agricoles
Après vous être assuré que vos bâtiments sont convenablement isolés, vous pouvez peut-être passer à un système de chauffage plus efficace. Les chaudières à charbon et à paille sont très populaires en ce moment et peuvent réduire vos frais de chauffage. Mais pesez bien le pour et le contre pour savoir si cela en vaut la peine.
« Il ne faut pas, dit M. Pike, entreprendre des transformations majeures sans procéder à une analyse objective des chiffres. Évaluez séparément chaque machine et chaque culture pour bien comprendre quelle consommation de carburant ou de produit rapporte le plus et où couper. Cela prend du temps, alors commencez tout de suite à établir vos coûts de référence. »
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