Les associations : un bon moyen de rester à l’avant-garde
Deux bénévoles qui siègent à des conseils depuis plusieurs années nous parlent des avantages qu’ils retirent de ces activités.
Les fermiers canadiens manquent toujours de temps. Cultures à organiser, troupeaux à surveiller, plans à exécuter – qui a vraiment le temps de faire du bénévolat dans des associations ?
Et pourtant, des milliers d’agriculteurs et d’éleveurs mettent du temps et leurs connaissances au service de nombreuses organisations et activités. Pourquoi ?
« Si quelqu’un est prêt à s’occuper d’autre chose que de son exploitation, c’est pour une raison, dit Jeff Wilson, horticulteur, de la ferme Birkbank, à Orton, en Ontario. Si l’agriculture se porte bien, je veux pouvoir m’assurer que mon affaire marche aussi bien que celle de mon voisin. Mais si l’agriculture va mal, que je sois bon n’a aucune importance, car mes affaires iront mal. Pousser les autres vers le progrès, c’est finalement trouver des moyens de progresser soi-même. »
M. Wilson est président de l’office des producteurs d’asperges de l’Ontario et a joué un rôle important à l’Institut de recherche agricole de l’Ontario.
Souvent cité et reconnaissant lui-même qu’il ne mâche pas ses mots, M. Wilson a peu à peu concentré son temps et son énergie sur tout ce qui touche la recherche, car il s’intéresse de plus en plus aux capacités des aliments
fonctionnels et des aliments santé qui, pense-t-il, occuperont une place de plus en plus grande à l’avenir dans son exploitation.
« Il n’y a pas une solution simple à tous les problèmes, dit-il, mais sur un tracteur, vous avez le temps de penser. Vous pouvez ruminer une idée pendant des années, et tout d’un coup vous découvrez que quelque chose est en train d’émerger dans l’industrie et que cela va dans le sens de votre réflexion, et vous vous rendez compte que vous tenez là quelque chose. »
Ramener de bonnes idées chez soi
Quand Florian Possberg rentre de voyage, le personnel de Big Sky Farms s’attend presque toujours à quelque chose de nouveau. Il est déjà arrivé que ce producteur de porcs de Humboldt, en Saskatchewan, bouleverse toute son exploitation parce qu’il avait appris des choses lors d’une conférence.
M. Possberg est très actif dans des organismes comme Canada Pork International, le Conseil canadien du porc et le Saskatchewan Pork et Prairie Swine Centre Inc. Comme M. Wilson, s’il fait du bénévolat, c’est par philanthropie, pour aider l’industrie porcine, mais aussi dans son intérêt personnel.
« Je pense que nous devons aider l’industrie à résoudre ses problèmes pour que nos exploitations marchent bien, dit-il. Il faut bien que quelqu’un s’occupe de ces questions. Si chacun se disait qu’il doit faire sa part, les problèmes seraient vite résolus. »
Le rôle actif qu’il joue au sein de l’industrie lui a ouvert les yeux sur ce qui se passe dans le vaste monde. Des voyages au Japon, au Danemark, au Brésil et au Mexique lui ont fait comprendre quelles devraient être les priorités internationales du Canada.
« Le Canada exporte 58 % de sa production de porcs, explique M. Possberg. Nous sommes arrivés à la conclusion que, pour améliorer notre position sur le marché international, il fallait augmenter nos capacités de transformation dans l’ouest du Canada et nous pencher sur les questions de traçabilité. Je ne pense pas que j’aurais manifesté autant d’enthousiasme si je n’avais pas acquis une vision globale de la situation. Quand vous revenez chez vous, vous voyez les choses sous un autre angle et vous dites, voici ce que nous devons faire et voici pourquoi. »
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