Un serriculteur qui se nourrit du changement
De nouvelles variétés et de nouvelles approches
permettent de s’adapter rapidement aux nouvelles
demandes des consommateurs.
On ne peut que lever son chapeau aux
exploitants de serres. En effet, combien
d’autres secteurs agricoles doivent chaque
année faire pousser des dizaines de nouvelles
variétés, s’adapter aux nouveaux goûts des
consommateurs, résister à une concurrence
intense et créer des conditions propices à la
production dans un climat rigoureux ?
Et pourtant, malgré ces nombreux enjeux, les
serriculteurs ont su prospérer et prendre de
l’expansion ces dernières années. Les serres
Dentoom, de Red Deer, en Alberta, sont un
bon exemple de cette résilience.
Depuis qu’il a acheté l’entreprise il y a 15 ans,
John Bouw, son propriétaire, vise deux choses :
donner aux clients ce qu’ils veulent et faire
de Dentoom une marque vedette dans l’ouest
du Canada. M. Bouw produit et vend des
plantes annuelles, des vivaces, des légumes
et des fines herbes. Il propose quatre leçons
qui pourraient inspirer d’autres producteurs.
Investir pour devenir plus efficace,
c’est rentable à long terme.
« Les installations que j’ai reprises dataient
de 1967. Elles étaient difficiles à chauffer
et peu pratiques pour le travail, racontet-
il. Nous avons commencé à construire
des serres en 1997, plus efficaces sur le plan
énergétique et plus ergonomiques. Ces
transformations nous ont fait économiser
pas mal d’argent au fil des années. »
Écouter les consommateurs pour permettre une croissance régulière des ventes.
Il n’y a pas si longtemps, le jardinier canadien adorait jouer dans la terre et planter dans
ses plates-bandes des annuelles qu’il achetait dans des serres. Aujourd’hui, l’acheteur
d’annuelles n’a plus le temps et veut du pratique. Cela veut dire moins de travail dans
les plates-bandes et plus de boîtes à fleurs, de jardinières et d’autres contenants. Cela
veut dire aussi que M. Bouw doit avoir plus de variétés en stock pour répondre à la
demande. Il passe plus de temps que jamais dans les expositions et salons professionnels
pour être à la pointe des tendances et offrir les meilleures nouveautés de l’année.
Diversifier lorsque la conjoncture est bonne, c’est payant.
La priorité de M. Bouw est de diversifier sa clientèle, même si le chiffre d’affaires de son
centre de jardinage augmente chaque année. Il est maintenant un des plus importants
fournisseurs des salons professionnels et des grands commerces de détail. « Nous
livrons plus de 800 produits à d’autres exploitants, souligne-t-il, et nous avons travaillé
dur pour répondre à la demande des grandes surfaces qui prennent de plus en plus
de place sur le marché. »
La qualité peut faire la renommée d’une marque.
John Bouw veut qu’en voyant la marque Dentoom, consommateurs et gens du métier
pensent qualité, ce qui est le plus important pour lui. « Comme le proclame notre logo,
nous voulons que chaque plante que nous livrons soit la meilleure et nous y travaillons
chaque jour. »
Le grand défi de M. Bouw est la main-d’oeuvre. Installé en Alberta, où les ressources
naturelles font tourner toute l’économie, il est en concurrence avec les sociétés
pétrolières et gazières aux poches bien remplies, disposant d’énormes budgets. Réussir
à maintenir une équipe de dix employés à temps plein et de soixante saisonniers est
peut-être son plus gros casse-tête, de même que les prix élevés du gaz naturel dont il
a besoin pour faire pousser des plantes au coeur de l’Alberta.
Malgré les problèmes de main-d’oeuvre et de coûts de l’énergie, il croit qu’après quinze
ans de dur labeur, les caractéristiques fondamentales du secteur lui sont aujourd’hui
favorables.
« Je crois que la floriculture au Canada continuera de prospérer, dit-il. L’économie est
en bonne santé et après un long hiver, les gens ont envie de plantes et veulent que
leurs jardins soient prêts pour le printemps. Tant que nous pourrons mettre des fleurs
sous les yeux des gens, on s’en sortira bien. »
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