Quelques réflexions de M. Kohl
Quels attributs peuvent faire la différence entre les meilleurs gestionnaires d’exploitation agricole et les autres ?
Selon mon expérience, il n’y a pas de qualité en particulier qui fasse que certains agriculteurs réussissent mieux que d’autres. J’ai cependant remarqué que les meilleurs
gestionnaires sont souvent très ouverts aux idées nouvelles. Voici quatre exemples tirés
de mes déplacements récents en Amérique du Nord. Très différents les uns des autres,
ils ont pourtant tous à voir avec des producteurs innovateurs par leur pensée.
Récolter les victoires.
Le secteur des céréales a le vent dans les
voiles. Pourtant, nombre de producteurs
regrettent le plan de marketing dans lequel
ils ont investi. D’autres espèrent des prix
encore plus élevés pour remporter le gros
lot. Les meilleurs, eux, ne sont pas obsédés
par chaque dollar laissé sur la table ni par
l’éventualité d’un coup de circuit. Ils s’en
tiennent à la discipline et aux principes de
base de leur programme de marketing et
de gestion du risque.
Faire participer toutes les parties.
L’hiver dernier, des entreprises, des
prêteurs et des groupes de leadership
du secteur agricole aux États-Unis ont
parrainé des séminaires sur le transfert de
l’entreprise familiale. L’exigence était que
les participants viennent accompagnés de
tous leurs partenaires et parties prenantes
afin que tous entendent le même message
et analysent des cas réels. C’était formidable.
Les participants ont trouvé un modèle à
appliquer à leur situation, et le séminaire
a engendré une amélioration des communications
familiales, qui a lancé le processus
d’intégration de la jeune génération dans
l’entreprise.
Penser « vacances éducatives ».
S’il y a une denrée précieuse dans tout
modèle d’entreprise, c’est bien le temps.
Or, on voit naître dans le secteur agricole
le concept de « vacances éducatives », cette
formule d’apprentissage qui inclut du temps
en famille pour socialiser et réfléchir, mais
aussi se détendre et se reposer. Pour ceux
et celles qui y ont goûté, ces séjours de
deux à trois jours sont prioritaires et inscrits
au calendrier longtemps d’avance, leur
permettant d’échapper au tourbillon
quotidien tout en poursuivant leur
apprentissage continu.
Bien entourer la prochaine génération.
Bien des producteurs parmi les meilleurs
réfléchissent à l’avenir de leur ferme et au
rôle que leurs enfants pourraient un jour y
jouer. Ils savent que la gestion financière
s’apprend jeune, surtout entre cinq et
15 ans, à l’âge où les enfants sont le plus
influençables. Dans cet exemple, un couple
paie ses enfants qui travaillent sur la
ferme et applique la règle 50-25-25 : 50 %
du salaire peut être dépensé librement,
25 % est mis de côté pour les études et
25 % est placé à long terme. Quand les
enfants commencent tôt à épargner, les
intérêts composés jouent plus longtemps
en leur faveur.
Ma liste n’est pas exhaustive ni
révolutionnaire, mais elle vous montre
ce qui se passe sur le terrain ici et là en
Amérique du Nord. Quelle que soit votre
idée, stratégie, choix du moment et
exécution vous placeront toujours dans
le cercle des gagnants.
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