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Agriculture et Affaires Agricoles

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La révolution informatique

Aujourd’hui, la gestion informatique du cheptel et des dossiers. Demain, la portabilité sans fil.

À mesure que l’agriculture se développe, les producteurs canadiens utilisent de plus en plus de logiciels pour gérer leurs troupeaux et accroître la rentabilité. Le bulletin Le Courrier AgriRoyal a demandé à trois chefs de file de la révolution informatique en agriculture de faire le point et de jeter un peu de lumière sur les orientations futures.

PARCS D’ENGRAISSEMENT : EFFICIENCE D’ABORD

La fermeture de la frontière américaine a provoqué une crise sans précédent dans l’industrie bovine canadienne. Selon Yvonne Tollens, sans l’informatisation et la rationalisation de la gestion du bétail qu’elle permet depuis 20 ans, les conséquences auraient pu être bien plus graves.

Yvonne Tollens est une des propriétaires de ComputerAid Professional Services Ltd., société de logiciels d’Okotoks (Alb.) pour le secteur de l’engraissement. Issue du monde de l’élevage bovin, elle a créé la société en 1987 avec son époux, Ralph, informaticien de profession.

« Notre idée était d’utiliser l’informatique et les moyens technologiques pour améliorer la productivité, dit-elle. Connaissant le secteur, nous savions que le logiciel devait être simple à utiliser et efficace pour répondre aux défis de tous les jours d’un parc d’engraissement. »

Aujourd’hui, les logiciels de la société, CattleBytes et DG Professional, sont utilisés dans la gestion de 50 à 60 pour cent du bétail de l’Alberta. Au début, ils aidaient surtout les exploitants de parcs d’engraissement dans la comptabilité – à déceler les erreurs de facturation, à optimiser les prix et à réunir des données précises.

Autrefois, il fallait aux gestionnaires des parcs d’engraissement sept à dix jours pour facturer leurs clients ; l’informatique a ramené ce délai à un ou deux jours. Ce gain de productivité a aidé un client de ComputerAid à passer de 5 000 à 25 000 têtes sans avoir à embaucher d’employés.

Depuis 2000, le logiciel a évolué pour ajouter des fonctions de gestion des rations et du poids. Dans le système qu’utilisent aujourd’hui les abattoirs, la surcharge pondérale des animaux fait baisser fortement les prix.

« Jadis, il fallait peser les animaux souvent ou faire confiance à sa bonne étoile, dit Mme Tollens. Maintenant, le logiciel peut prédire quel sera le poids d’un animal. On peut donc plus facilement expédier ceux qui sont prêts et garder les autres, et donc optimiser la rentabilité. »

À l’éclatement de la crise de la vache folle, les producteurs se sont heurtés à deux grands problèmes, poursuitelle : faire abattre les animaux à temps et faire rentrer l’argent. L’information de gestion du logiciel permettait d’expédier les bons sujets au bon moment, ce qui a un peu atténué les répercussions financières.

La prochaine génération de logiciels permettra aux éleveurs de mieux tenir et gérer des dossiers individuels par bête. L’évolution de l’identification des animaux et de la gestion, comme du logiciel luimême, témoigne de tout le chemin parcouru par l’industrie.

« Sans nos relations avec les clients, dit Mme Tollens, ComputerAid n’aurait pas pu progresser autant. Nous avons le privilège de travailler avec les chefs de file du secteur qui cherchent constamment des moyens d’améliorer le rendement et la rentabilité de leurs exploitations. »

FERMES LAITIÈRES : DE L’INFORMATION AU BOUT DES DOIGTS

Les grandes fermes laitières produisent aujourd’hui des masses d’information, que les producteurs doivent stocker et structurer pour gérer efficacement leurs troupeaux. Beaucoup utilisent pour cela le logiciel de gestion de dossier de CanWest DHI, organisme sans but lucratif de tenue de dossiers de l’industrie laitière de Guelph (Ont.), dont les deux principaux systèmes sont Dairy Comp SCOUT et Dairy Comp 305.

Dairy Comp SCOUT est un outil qui permet aux producteurs de saisir des renseignements sur les vaches – production de lait, reproduction et état de santé. Le logiciel peut produire des rapports de gestion standard et les outils qu’il faut pour gérer le troupeau.

L’autre programme, plus évolué, Dairy Comp 305, permet aussi de tirer des listes quotidiennes d’activités de gestion et comprend des outils de surveillance du troupeau pour accroître son rendement. Fin juin, 510 fermes laitières du Canada utilisaient Dairy Comp.

« Avec l’augmentation de la taille des troupeaux, la valeur de ce genre de logiciels ne cesse de croître, dit Jeromy Ten Hag, responsable des services de logiciels de l’entreprise. Le volume d’information à traiter grandit avec les fermes. Ce logiciel est un moyen facile de saisir, de stocker et d’utiliser les données.

« Le propriétaire d’un petit troupeau peut possiblement se fier à sa propre mémoire. Mais quand le troupeau grandit, il faut des outils pour gérer efficacement la multitude d’information générée et accroître la rentabilité des laitières. »

À en croire M. Ten Hag, le logiciel deviendra un outil de gestion dans le programme Lait canadien de qualité qui fonctionnera avec des étiquettes d’identification par radiofréquence, dans quelques années.

« La technologie sans fil sera beaucoup plus utilisée, notamment avec des appareils portatifs comme un Palm, dit-il. Le producteur pourra tout savoir instantanément sur n’importe quelle vache. »

INDUSTRIE PORCINE : DES LOGICIELS AUX TRUIES

Un rachat d’entreprise en 2000 s’est soldé par la fusion de deux grands logiciels de gestion porcine. Selon Bob Fraser de Ontariobased Farms.com, le nouveau programme Pig Champ combine les meilleures parties de ses prédécesseurs : Pig Champ d’origine, mis au point par l’Université du Minnesota dans les années 1980, et Pig Tales, du géant britannique PIC (Pig Improvement Company UK Limited). Pig Tales a été intégré dans la marque Pig Champ.

Vice-président, développement du secteur porcin, M. Fraser explique que Pig Champ aide les producteurs à gérer les truies au jour le jour. Le logiciel produit des listes qui précisent ce qui doit être fait pour chaque truie, chaque jour, selon des fiches individuelles qui suivent leur rendement. Pig Champ contient aussi une base de données qui analyse 250 paramètres de rendement. Actuellement, 650 fermes l’emploient pour 700 000 truies. Les abonnés de Pig Champ reçoivent des rapports de comparaison détaillant le rendement de leurs truies pour 12 paramètres clés, comparativement à d’autres, en faisant ressortir les dix pour cent supérieures et inférieures dans chaque catégorie.

« Pig Champ a été un jalon important dans l’industrie, donnant aux producteurs la possibilité de réfléchir en termes de troupeaux plutôt que de reproductrices individuelles, dit M. Fraser. Beaucoup ont aujourd’hui 5 000 truies ou plus et ne peuvent plus les gérer manuellement. »

M. Fraser évalue les effets du logiciel en termes de productivité porcine ; mais, ses propos pourraient très bien s’adapter à la révolution de la productivité dans d’autres secteurs.

« Ce sont les logiciels qui permettent d’avoir des exploitations de la taille que nous connaissons aujourd’hui, dit-il, en donnant aux producteurs les moyens de les gérer physiquement. Ce n’est pas rien. »

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08/23/2010 11:37:18